26 juin, date historique pour la Nouvelle-Calédonie contemporaine.
C'est en effet le 26 juin 1988, il y a tout juste vingt ans, que Jacques Lafleur, président du RPCR (Rassemblement Pour la Calédonie dans la République) loyaliste, et Jean-Marie Tjibaou, leader du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanake et Socialiste) indépendantiste, signaient les accords de Matignon. Des accords qui mettaient fin à quatre ans d'une guerre civile qui n'a jamais voulu dire son nom, guerre civile marquée par de nombreux assassinats et deux évènements particulièrement tragiques et marquants : l'embuscade de Tiendanite, le 5 décembre 1984 (dix kanak assassinés, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou) et la prise d'otages d'Ouvéa (vingt cinq morts, dont dix-neuf kanak).
Ces accords, que l'on appelle ici le « miracle calédonien » et qui préfigurent le « destin commun », ont été obtenus par Michel Rocard, nouveau premier ministre, et « ont contribué au rétablissement de la paix civile, à renouer le dialogue entre les communautés vivant en Nouvelle-Calédonie, créant ainsi les conditions de stabilité nécessaires sur le plan politique, économique, social et culturel » (déclaration du FLNKS du 20/06/2008).
La poignée de main historique entre les ennemis d'hier, symbole du destin commun et acte fondateur de la Calédonie moderne, fait d'ailleurs actuellement l'objet d'une exposition d'œuvres diverses sur ce thème, au Centre Tjibaou de Nouméa. Une exposition curieusement intitulée « Si y'a pas toi, y'a pas moi », dans un langage qui se veut résolument plus moderne que colonialiste, évitant ainsi de justesse « Moi aimer toi » ou « Y'a bon, banania ! », qui auraient fait désordre.
Pour fêter ça, le 26 juin 2008 a été déclaré jour férié par le président du gouvernement et le haut-commissaire, ce qui est quand même la moindre des choses.
Après le 1er mai, qui a entraîné un pont de 4 jours, et le 8 mai, qui a provoqué un viaduc de 5 jours car couplé au fameux lundi de Pentecôte (que l'on continue de chômer, ici !), voici donc le 26 juin, nouveau jour férié. Mais pas de nouveau pont pour autant, cependant. Nous irons donc au charbon vendredi 27, ce qui est quand même assez mesquin. Et surtout totalement contreproductif puisque, l'internat du collège de La Roche étant fermé ce jeudi, il ne devrait pas y avoir demain beaucoup de clients candidats à la culture, en cette veille de week-end.