Les mecs qui conduisent à gauche, de manière générale, je m'en méfie. Et il ne s'agit pas là de politique (dont je me gaffe également vachement, ceci dit) mais bien de bagnole.
Ce besoin de se distinguer du reste de l'humanité qui, lui, conduit normalement m'a toujours laissé circonspect. Quand, en plus, ces mêmes mecs t'expriment (je n'ose écrire s'expriment...) dans un dialecte tout à fait abscons dont la caractéristique principale semble être l'émission de borborygmes, sans fermer la bouche et en mâchant du chewing-gum, alors là...
Mais, bon, au bout d'un mois à ce régime, on commence à s'y faire. Surtout à la conduite, d'ailleurs.
Pour cela, il y a un truc. Il suffit de faire exactement le contraire de tout ce que l'on a appris jusque là.
Pour certains, c'est facile, ils ont de l'entraînement.
Pour moi, respectueux des us, coutumes et règlement comme tu me connais, c'est moins simple.
Je me suis donc mis au point mon « Petit bréviaire à l'usage de ceux que la conduite à gauche rebute ».
∙ Je veux rouler peinard, je me mets sur la voie rapide.
∙ Je veux déboiter et doubler, j'enclenche les essuie-glaces.
∙ Besoin de nettoyer les fientes de kangourou sur le pare-brise, hop, un appel de phare.
Parce qu'il faut te dire, conduire à gauche, ce n'est pas seulement rouler du mauvais côté de la route. C'est aussi se retrouver à bord d'un « véhicule » où toutes les commandes ont été inversées. Il n'y a guère que le klaxon sur le volant, entre ta pomme et l'airbag, qui n'ait pas bougé. Et encore, il s'en est fallu de peu, certains constructeurs voulaient le foutre sous le siège passager...
Cela ne m'empêche pas, au bout d'un mois, de continuer à chasser les mouches au centre de la voiture, en cherchant la ceinture, mais ce petit bréviaire m'a quand même bien simplifié la vie. La preuve, madame Tazar et moi-même avons quand même rallié sans encombre Melbourne en venant d'Adélaïde, sillonné Kangaroo island pendant 3 jours et la Tasmanie pendant toute une semaine.
Et tout cela en conduisant assis sur le siège passager.
Il faut le faire, non ?