L'aviateur Dédé et Aïa, sa dulcinée, vivent en Nouvelle-calédonie depuis bien longtemps déjà, 15 et 19 ans si je ne m'amuse. Mais, pris par le tourbillon de la vie enseignante (principalement des préparations de cours, je n'apprends rien aux nombreux professeurs qui me lisent), ils n'avaient jamais trouvé le temps de venir explorer Maré, située quand même à 180 kilomètres de Nouméa, leur port d'attache. L'aviateur Dédé avait bien tenté une timide incursion il y a de cela un an, accompagné de 25 petits sauvageons de son collège, mais, tout à sa noble tache (sans accent circonflexe, s'il vous plaît) de surveillance pédagogique, sa tentative n'avait pu être homologuée dans la catégorie « détente et loisirs » du Guiness Book des vacances illustrées.
L'erreur est maintenant réparée.
Ils ont enfin mis à profit dix jours de repos forts mérités pour franchir à la fois le pas et un minuscule bout d'océan, et débarquer triomphalement à l'aérodrome de La Roche accompagnés d'Emma et Juju, leur fifille respective (sans oublier Math' qui, elle, était de garde à Nouméa et pour qui nous avons une pensée émue).
Tout un tas d'attractions leur avait été concoctées, allant du contrôle routier annuel à six dans la bagnole à une excursion jusqu'à la baie de Shabadran, en passant par la baie des dauphins, la plage de Yedjele, la barrière de corail de Nece, le gîte Seday, la ballade des cinq plages, le Nengone Village, le trou de Bone, et, igname sur le bougna, une soirée spéciale organisée au profit du Palika dans la tribu de Cengeité.
Commentaires d'Emma et Juju, nées sur le caillou et qui, à ce titre, parlent un pur calédonien sans faille :
- L'ôngin, trop valab' !
- Maré, c fin choc !