
Début du pont de l'Ascension, judicieusement suivi par deux semaines de vacances scolaires, avions complets : il n'en fallait pas plus pour que l'USTKE sorte du bois.
Après quelques semaines de grève douce, le conflit d'Aircal redémarre en effet de plus bel et les troupes de M. Jodar, le Robin du bois local, ont investi, en attendant mieux, le rond-point de l'aérodrome de Magenta.
Après avoir réussi à faire plier la direction néo-coloniale d'Aircal pour obtenir la réintégration d'une jeune employée kanak qui avait achevé son CDD (voir « ça tangue chez Aircal »), le syndicat qui lutte pour la défense des travailleurs kanak et des exploités entend maintenant faire respecter son droit inaliénable et imprescriptible au paiement de ces jours de grève (plus de deux mois, quand même).
Et, pour cela, l'USTKE promet l'enfer à Aircal (gros titre des Nouvelles Calédoniennes du 15/05/2009).
La grève sera générale, aucun avion ne décollera, menace M. Jodar.
L'effet est immédiat. Du côté des forces de l'ordre, c'est la mobilisation. Les pandores prennent immédiatement position sur les points stratégiques, libèrent l'aérodrome de Magenta partiellement occupé et sécurisent la zone, 24h sur 24.
Du côté des enseignants maréens, c'est panique à bord ! La plupart de ceux qui avaient prévu des vacances hors territoire ont avancé de 24 ou 48 heures leur départ de Maré, de peur d'être bloqué. C'est que l'enfer avait été annoncé de manière très précise : jeudi 21 mai à 00h.
Finalement, à l'heure où je vous parle (de Nouméa, vendredi 22, 10h), tout semble normal mais le pire n'est jamais bien loin. En tous cas, si Dieu et M. Jodar le veulent bien, nous décollerons dans quelques heures de Tontouta, pour aller saluer nos confrères vanuatais.
L'emploi local est une mesure essentielle et nécessaire, inscrite dans les accords de Nouméa. Il n'est pas certain que s'asseoir ainsi sur la légalité, mettre en péril l'équilibre économique et touristique des îles, la libre circulation de ses habitants ainsi que la survie de l'unique compagnie aérienne intérieure du territoire soit la meilleure manière de la mettre en œuvre.
Dernière minute : Nidoish Naisseline, directeur d'Aircal, lassé des débrayages quotidiens d'une heure sur Ouvéa, vient d'annoncer la suspension de la desserte de cette île.



