Tatie Nicole vient de quitter Maré, des images plein les yeux, des sons plein les oreilles, des odeurs plein les narines, des souvenirs plein les poches et des photos plein son appareil Minolta à refroidissement liquide. Ce dernier aura finalement tenu le choc, ce qui, à une moyenne horaire d’une centaine de clichés, n’était pas gagné d’avance…
Avant de s’engouffrer dans le terminal B12 de l’aéroport international de La Roche city, elle a pris un dernier bain de foule au collège tout proche. L’occasion pour elle, dans une liesse indescriptible, de rencontrer ces fameuses petites têtes brunes dont je lui avais tant parlées, parfois non sans une certaine émotion.
Elle a pu réaliser en passant que la notion de bout du monde est une notion toute relative, qui dépend en grande partie du bout d’où l’on vient. Que certains de ces zigotos confondent allègrement pays et tribu, passe encore. Que certains pensent être de nationalité Nengone, pourquoi pas ? Mais pas un, rends-toi compte, pas un n’avait entendu parler du pays d’origine de Tatie Nicole, la principauté de Monaco… Enfin, quoi, quand même ! Un pays mondialement connu, comme n’importe quel paysan des hauts plateaux du Ladakh oriental te le confirmera, des sanglots dans la voix…
Et le Prince Albert ? Connais pas non plus ? Bon, tant pis.
Il restait la curiosité, les sourires et la gentillesse naturelle de tous ces enfants. Et là, c’est sûr, on est bien au bout du monde !