L'actualité calédonienne est incontestablement monopolisée par les frasques du Robin du bois local, Gérard Jodar. Le leader de l'USTKE (le steak à eux, comme on dit puis, de Nouméa à Poum), également surnommé Oussama Ben Jodar pour ses références marquées si ce n'est au coin du bon sens du moins aux luttes de libération sans but, est en effet sur tous les fronts, pourvu qu'ils soient dégarnis.
Son dernier exploit : l'envahissement du tarmac de Magenta et l'occupation de deux avions d'Aircal (enfin, un seul pour lui, il ne faut quand même pas exagérer).
La réponse de l'état fasciste néo-colonial : son interpellation (ainsi que celle de 27 militants) et 72 heures de garde à vue avant son procès prévu le 16 juin prochain.
Photo: la Calédosphère
M. Jodar avait-il réellement l'intention de décoller pour, tel Blériot dans son bi-moteur à propulsion hélico-thermique, franchir les océans et se poser sur l'aéroport international de Gaza ? Au micro (bonjour, micro), des militants ont bien voulu donner quelques éléments de réponse : « on voulait décoller, mais voilà, il faut des diplômes pour piloter un avion, on n'a pas réussi », a lancé l'un d'eux. « S'ils avaient eu les clés, ils l'auraient fait », a déclaré un autre. Deux témoins entendus par la justice ont affirmé avoir entendu Gérard Jodar dire : « J'ai mis le turbo en route, dommage que les hélices soient attachées ». Ce dernier, autrefois titulaire d'un brevet de pilote, a répondu aux enquêteurs qu'il s'agissait d'une « plaisanterie ».
Précisons qu'au cours de cette plaisanterie potachière, un engin explosif artisanal a été découvert et que des dommages ont été constatés sur les appareils au moment de leur décollage suivant, imposant une fois de plus une restriction du trafic.
Note à l'attention des futurs djihadistes qui voudront se faire péter sur la Casa del sol : pour voler, il faut respecter trois choses :
- Avoir les diplômes
- Avoir les clés
- Détacher les hélices
Sur les suites judiciaires, cependant, M. Jodar, soudain moins enclin à la gaudriole, s'est montré beaucoup plus virulent : « il s'agit de politisation de la politique, et c'est intolérable ».
Beaucoup moins intolérable que la poursuite d'une lutte légitime pour sortir kanak et exploités de leur asservissement, cependant : « Il faut que les patrons comprennent une chose : une grève les pénalise plus que nous. Nous, c'est notre activité depuis vingt-cinq ans. On a le temps d'attendre, des années s'il le faut, comme avec les ambulances de Ponérihouen (où le conflit dure depuis avril 2007). »
Pour plus de détails sur cette lutte de libération nationale visant depuis vingt-cinq ans à se faire payer les jours de grève, rendez-vous sur :
- la Calédosphère (avec notamment de nombreux commentaires révélateurs de l'état d'esprit ambiant),
- chez JM, comme de bien entendu,
- sur le site des Nouvelles (mots recherchés : Jodar, ainsi que ses synonymes USTKE ou grève générale).
Pour finir sur une note joyeuse, notre récent périple vanuatais nous a permis de passer entre les gouttes des exactions ci-dessus relatées (mis à part un départ anticipé, quand même).
La prochaine série sera donc essentiellement vanuataise, pour votre plus grand plaisir.
'Tôntion les yeux !