Photo Les Nouvelles calédoniennes
Monsieur Jodar, dit Oussama Ben Jodar, devant l'intransigeance de Monsieur Naisseline, président d'Aircal, qui a affirmé à plusieurs reprises que les jours de grève ne seraient pas payées (« Je le dis tout de suite : ces jours ne seront pas payés [...]. Ce serait immoral, alors que nous avons un trou financier et qu'ils viennent de mettre l'économie d'Ouvéa à sac » ; « ils peuvent venir avec des tanks, les jours de grève ne seront pas payés »), vient, une fois de plus, de faire la preuve de son grand sens des responsabilités.
Alors même qu'il se trouve sous le coup d'une action judiciaire (voir "Monsieur Jodar apprend à voler") (procès le 16 juin prochain) pour « entrave à la circulation d'un aéronef », « détérioration d'un aéronef » et « dégradations volontaires en réunion » (faits passibles de cinq ans de prison ferme, ni plus ni plus), Monsieur Jodar, dit le Jobar, vient de promettre une nouvelle fois l'enfer aux Calédoniens sous la forme d'une grève générale à partir d'aujourd'hui et pour toute la semaine.
Et, comme si cela ne suffisait pas, il n'a pas hésité à brandir l'artillerie lourde en promettant « des événements auxquels on n'a pas assisté depuis 1984 ».
« Si aucune solution [au conflit d'Aircal] n'est trouvée le 5 juin [aujourd'hui, NDLR], ce sera la grève générale. Et pas seulement à Nouméa. Vous allez assister à des événements auxquels vous n'avez plus assisté depuis vingt-cinq ans, ça va rappeler 1984. Je dis ça avec la plus grande détermination. Il y a de grandes chances que le système scolaire, les entreprises, l'administration, l'énergie, le carburant ou les mines soient perturbés. Autant il y a assez de forces de l'ordre ici, à Nouméa, autant ils ne seront pas assez dans le Nord et les Îles. » (voir Les Nouvelles du 5 juin)
Quant on sait que les évènements auxquels Monsieur Jodar, dit l'affreux Jojo, fait référence ont consisté en plusieurs années de guerre civile avec deux évènements particulièrement dramatiques à Tiendanite (10 morts) et Ouvéa (25 morts), on peut légitimement douter de l'équilibre mental du personnage.
N'oublions pas quand même, histoire de remettre les choses en proportion, que l'origine du conflit est la non-titularisation d'une stagiaire arrivée à la fin de son CDD... (voir Ça tangue sur aircal).
Rares sont les exemples historiques de décolonisation pacifique. La France en a fait à de nombreuses reprises l'amère expérience, en Algérie et en Indochine notamment.
En 1988, la poignée de mains entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, à l'initiative de Michel Rocard, a ouvert la voie à une période de paix et au destin commun. La rencontre inespérée de grands hommes qui ont eu l'intelligence de se parler à un moment où tout pouvait basculer...
La place que réserve l'Histoire à Monsieur Jodar, dit le grand gourou de l'USTKE, est plus hypothétique. Plus sûrement au fond à gauche, à côté des toilettes.